Le surpoids chez les chiens et chats
⚖️ Le surpoids chez le chien et le chat : un vrai problème de santé
Beaucoup de propriétaires trouvent “mignon” un chien ou un chat un peu rond.
Pourtant, le surpoids n’est pas un signe de bien-être, mais bien une maladie silencieuse qui réduit l’espérance de vie, augmente la douleur et favorise de nombreuses affections chroniques.
En Suisse, on estime qu’un animal de compagnie sur deux est en surpoids.
1. Pourquoi le surpoids est-il si dangereux ?
Chez le chien comme chez le chat, chaque kilo en trop a des conséquences réelles sur la santé :
- Douleurs articulaires (arthrose, boiterie, hernies)
- Maladies métaboliques (diabète, troubles hépatiques)
- Fatigue cardiaque et respiratoire
- Diminution de la fertilité et de l’immunité
- Cicatrisation plus lente après chirurgie
- Risque anesthésique accru
👉 Un animal obèse vit en moyenne 2 ans de moins qu’un animal au poids optimal.
C’est donc bien plus qu’un simple “problème esthétique”.
2. Comment savoir si mon animal est en surpoids ?
L’évaluation ne se limite pas au poids sur la balance.
On utilise une échelle de condition corporelle (Body Condition Score, BCS), notée de 1 à 9 :
- 1–3/9 : trop maigre
- 4–5/9 : poids idéal
- 6–7/9 : surpoids
- 8–9/9 : obésité
Les signes d’un surpoids :
- Vous ne sentez plus facilement les côtes sous les doigts
- La taille n’est plus marquée vue de dessus
- Le ventre ne “remonte” plus vers l’arrière
- Essoufflement rapide, baisse d’endurance
- Difficulté à sauter ou monter les escaliers
➡️ Une simple consultation de contrôle permet au vétérinaire de déterminer le BCS exact et le poids-cible à atteindre.


3. Les causes du surpoids
Elles sont souvent multifactorielles :
- Alimentation trop riche : Les croquettes non adapté à son stade physiologique ou les restes de table contiennent souvent trop de calories par rapport aux besoins réels de l’animal.
- Friandises et extras : Un petit “bout de fromage” ou un biscuit peut représenter l’équivalent, pour un chien de 10 kg, d’un hamburger entier pour un humain.
- Manque d’exercice : La vie en appartement ou les journées seules à la maison favorisent la sédentarité.
Un chien a besoin d’activité physique quotidienne, et un chat doit pouvoir grimper, chasser, jouer. - Stérilisation : Après stérilisation, le métabolisme ralentit : les besoins énergétiques baissent de 20 %, sans que l’appétit ne diminue forcément. Une fois stérilisé l'alimentation doit être adaptée.
- Causes médicales : Certaines maladies (hypothyroïdie, hyperadrénocorticisme, insulinome, etc.) ou certains traitements (corticoïdes) peuvent favoriser la prise de poids.
4. Les conséquences invisibles
Les effets du surpoids ne se voient pas toujours tout de suite, mais ils s’installent progressivement :
- Inflammation chronique : les tissus adipeux sécrètent des substances inflammatoires
- Douleurs articulaires : aggravation de l’arthrose et limitation des mouvements
- Troubles respiratoires : surtout chez les races brachycéphales
- Diabète sucré chez le chat (souvent irréversible)
- Problèmes dermatologiques (lésions de léchage, infections cutanées dans les plis)
5. Comment faire maigrir son animal… sans le frustrer ?
a) Consultation de bilan
Le vétérinaire évalue le poids-cible et calcule une ration précise selon le métabolisme, la stérilisation, l’activité et la santé.
Un bilan sanguin peut être recommandé pour écarter une cause hormonale.
b) Alimentation diététique spécifique
Les gammes “obésité” ou “weight management” sont formulées pour :
- Réduire les calories sans réduire le volume
- Préserver la masse musculaire (protéines élevées)
- Créer un effet de satiété
💡 Il est déconseillé de “juste réduire la portion” d’un aliment classique : cela conduit à des carences et à une fonte musculaire.
c) Activité physique adaptée
- Chiens : marche quotidienne (20–30 min 2x/jour), jeux de recherche, natation
- Chats : jeux interactifs, nourriture cachée, arbres à chat, laser pointer
L’objectif : augmenter la dépense énergétique sans stress.
d) Suivi régulier
Un suivi toutes les 2 à 4 semaines permet de vérifier la courbe de poids, d’ajuster la ration et de maintenir la motivation du propriétaire.
Une perte saine est d’environ 1 à 2 % du poids corporel par semaine.
6. Le rôle du vétérinaire
Le vétérinaire n’est pas là pour “faire culpabiliser”, mais pour accompagner.
Chaque animal obèse est un cas unique, et chaque perte de poids doit être progressive, sécurisée et adaptée.
Au Cabinet Vétérinaire de Vernier, nous proposons :
- Des bilans de poids avec mesure de composition corporelle
- Des plans nutritionnels personnalisés
- Des programmes de suivi mensuels ou forfaitaires
- Et un accompagnement bienveillant pour garder la motivation sur la durée
En conclusion
Le surpoids n’est pas une fatalité : avec une approche douce, encadrée et régulière, les animaux retrouvent énergie, mobilité et espérance de vie.
Un simple contrôle de poids peut être le premier pas vers plus de santé et plus de bonheur partagé.












